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27 juillet 2006 4 27 /07 /juillet /2006 21:25

 

                                                                              

 

1)LE GENIEVRE  

 

            Tous les anciens amandinois savent qu'il a existé une ,voire plusieurs distilleries de Genièvre dans notre commune . Cette boisson alcoolisée (de 40 à 49° selon la provenance) était consommée régulièrement par les ouvriers (avant et aprés la prise de travail) .Les bistrots,cafés,estaminets,restaurants ,brasseries étaient nombreux à proximité des usines ,chaineries et forges . Par exemple ,auprés des "Forges et Laminoirs" de MR.SIROT ,rue Henri DURRE , pas moins de sept(7) bistrots se disputaient la clientèle.            Certains étaient plus fréquentés que d'autres , car aprés la première consommation ,le ou la propriétaire (ou les serveurs)versait  une ""rasade"" gratuite ou laissait  la bouteille d'alcool sur la table des ouvriers. Ceux ci n"hésitaient  pas à se servir largement par la suite. L'ambiance de ces établissements était trés bonne,même si parfois ,le soir ,une bagarre se déclenchait ici ou là :pour une dame ou une partie de cartes perdues ! 

         Donc avant leur travail ,les ouvriers allaient prendre une ""bistouille"" .Pour ceux qui l'ignorent ,la "bistouille" se prend dans une tasse de café . Au départ ,la cabaretière ou le cabaretier remplit la tasse d'un café fort. Le convive en consomme une partie ,puis complête la tasse par une "rasade" d'alcool ;ce dernier peut etre du Genevièvre ou du rhum. Une autre façon de consommer l'alcool est ce que l'on appelle ""faire un petit canard"".          

(photo:lucien :un ptit canard avec du genièvre ou du rhume, le genièvre de HOULE titre 49°)

 Une petite cuillère est disposée au dessus de la tasse de café ,on y dépose un morceau de sucre sur lequel est versé l'alcool . Une fois l'alcool absorbé par le sucre  ce dernier est dégusté lentement ; où bien on le prenait à la " rincette".On consommait le café ,puis on versait dans la meme tasse l'alcool ,en le faisant tournoyer on ""rinçait"" le reste de café.

     Un peu d'histoire sur le GENIEVRE:  Source: la distillerie de WAMBRECHIES(Nord) :  

    Internet: www.wambrechies.com/fr/geniev/histo.htlm    

  et un site intéressant et curieux à voir: aupaysdeschtis.free.fr/Gastronomie/Genievre.php

 

    (production de la distillerie WAMBRECHIES  )                           

   L'alambic et l'alcool de grain

 

 

 

L'alambic est une invention égyptienne qui date de l'an 3000 av.jc. Il servait à fabriquer des parfums et du maquillage notamment (khôl : le fard à paupières). L'alambic fonctionne dans un but "sérieux" (l'alcool est utilisé comme médicament) au 3ème siècle ap. jc. Cette invention se transmet en Europe grâce à la religion.Les Irlandais apprennent par les Egyptiens le procédé de la distillation et de l'alambic. Ensuite, des moines irlandais transmettent ce savoir aux Hollandais, par l'intermédiaire de St Patrick dit-on et de St Colomban en Hollande. Parallèlement, les Arabes depuis l'Espagne ont aussi transmis ce savoir faire en Europe occidentale. C'est de là que viendrait l'orthographe et la prononciation des deux mots :    

 

AL AMBIK : le vase, d'où l'alambic.
AL KHÔL : l'alcool.

 

 

  • Les baies de genévrier  
    Le genièvre, une boisson vieille de plusieurs siècles  
  •  L'origine du genièvre :Les alcools de grains distillés étaient très populaires en Hollande au 16ème siècle. Le genièvre tel qu'on le connaît naît dans l'officine de l'apothicaire De la Boe, chimiste, alchimiste, savant renommé et professeur à l'Université de Leyde. Sylvius ramène la teneur en alcool de l'eau de vie de grain et y ajoute le parfum des baies de genévrier. Il vend cet alcool sous le nom de Genova, comme remède
    contre les lumbagos et les courbatures (1595).
         A la fin du 16ème siècle la distillerie Bols aux Pays-Bas commence à produire son genièvre. Dans les pays sans vigne les eaux de vie (et les bières) remplaçaient le vin. Au 16ème siècle l'eau de vie cesse donc d'être essentiellement un médicament pour devenir une boisson de consommation courante.
      Le Genova arrive jusqu'en Angleterre, mais étant lourdement taxé il entre petit à petit dans la clandestinité à la fin du 17ème siècle. Le genièvre est rallongé avec de la térébenthine et d'autres "toxiques" pour au final donner ce que l'on appelle aujourd'hui "gin". Cet alcool n'a plus rien à voir avec le genièvre hollandais et encore moins avec le genièvre français pur grains. Le genièvre en France :Dès le 16ème siècle, des distilleries liées à la présence d'une agriculture céréalière sont signalées dans les contrées traversées par l'Escaut. Ces distilleries utilisent l'orge, le seigle et le blé comme matières premières. Au 17ème siècle le genièvre dit de `Schiedam' est importé en Flandres. Au 18ème siècle déjà les marins de Dunkerque et de Boulogne recherchaient particulièrement les étapes dans les ports hollandais "afin d'y faire dégustation et amples provisions de cette boisson de Schiedam qu'on disait si digérable".
      C'est en 1775 que la première distillerie de genièvre est créée en France, à Dunkerque. Dans la région dunkerquoise, on comptait au début du 19ème siècle 11 distilleries de genièvre et 31 alambics de 30 hectolitres chacun, dont les drêches nourrissaient 1000 têtes de bétail (et qui fournissaient assez d'engrais pour 500 hectares de terre).Au début du 20ème siècle, une centaine de distilleries dans la région Nord-Pas de Calais produit une eau de vie de grain parfumée aux baies de genévrier. Le genièvre est devenu en quelques années la boisson préférée des ouvriers du textile ou des mines de la région. C'est alors un produit très populaire, consommé la plupart du temps le matin pour se donner le courage d'aller à l'usine ou de descendre dans la mine
    .

                                          LE GENIEVRE A SAINT- AMAND  

                En 1805 ,un hollandais ,VANAUTREVE (pourrait s'agir de Jean VANAUTREVE,selon David QUENEHERVE),arrive à SAINT -AMAND. Il achète la demeure et la faiencerie de FLESCHER ,rue Davaine,dont les biens étaient mis en vente ,comme biens nationaux. (source:L'ECLAIR de ST AMAND,n°44 du 02/11/1947).  A l'exposition d'AMSTERDAM de 1835,il parvient à battre les meilleurs genievres hollandais. Benjamin-Casimir DAVAINE épousa sa fille Catherine Louise VANAUTREVE(1778/1821), il continua la fabrication du genièvre qui resta toujours dans sa famille,entre les mains de ses descendants succesifs.

                Son fils,Jules DAVAINE-BOUCHART né en 1816 reprit la succesion,tandis que ses frères,Casimir ,comme médecin, Napoléon comme ingénieur, s'illustraient dans le domaine scientifique

                                     .                                                   (photo lucien:Casimir DAVAINE)

     

 DISTILLERIE-DAVAINE.JPG

La distillerie fut ensuite la propriété de Eugène ,Casimir et Jules DAVAINE. Benjamin DAVAINE avait créé un moulin à ventpour broyer le seigle;il disparait avec la découverte de la machine à vapeur.DAVAINE traitait alors directement les seigles dans sa distillerie.                                                                       source Médiathèque

 

 

 

 

  Photos :Daniel Thuru (collection personnelle) .A la braderie de LILLE  Bruno BARBIEUX appartenant au forum de Généalogie de ST AMAND-les-EAUX  a eu la chance d'acquérir une

publicité identique. Il s'est empressé de faire connaître et de partager sa découverte ,en nous faisant parvenir la photo de cette affiche publicitaire.

 



Ci-contre un verre au nom de Eugène DAVAINE ,distillateur. Verre en possession dans la famille de GUISLAIN Dominique de ST AMAND. Photo: Françoise RICCO ,documentaliste de l'Historial.      Ce verre se trouve dans la famille GUISLAIN depuis plusieurs générations de cabaretiers.Il est dit qu'Eugène DAVAINE possèdait un verre , à son nom ,dans chaque débit de boissons qu'il approvisionnait de ses boissons.                      

 

   Ci-dessus,une publicité parue en 1925 dans une Edition émise par l'imprimerie Leonte & Debienne ,notice concernant la Tour et l'hôtel de ville (colection personnelle de Michel BOULOGNE de ST AMAND)

   

   

               

Un autre VANAUTREVE ,son frère sans doute,Jean-Emmanuel ,marié à Anne Marie DECOURRIERE,avait aussi ,en 1819, une distillerie rue de Tournay,dans l'ancienne maison des receveurs de l'abbaye.Le 07 août 1818,il demande l'autorisation de créer une brasserie. Aprés sa mort, l'affaire fut vendue le 07 juillet 1846 et la maison fut acquise par MADOUX qui la céda ,à son tour, à BOUCHART-MADOUX.

               Nous avons retrouvé dans les archives (Paul FASSIAUX) l'autorisation qui était renouvelée à VANAUTREVE ,en 1818,de fabriquer du Genièvre. Elle lui fut accordée à la condition de traiter uniquement des grains étrangers (Pourquoi ??).

               En 1815,il existait un autre distillateur de genièvre qui appartenait à un sieur DESILVE. Il était installé dans la rue du Boufentiau (ancienne rue Impériale ,puis Nationale et de nos jours :rue du 18 juin).

               Roger MADOUX avait ouvert une distillerie en 1836,au numéro 35 de la rue d'Orchies.Un certain Emile ROGER reprends la distillerie de ROGER-MADOUX, il y installe une machine à vapeur le 1er septembre 1853.Aprés 1870,on ne trouve plus trace de cette distillerie. D'autres distilleries ont existé de façon trés éphèmère:BEILLIARD-ROMBERT ,72 rue d'Orchies; Pierre CHIRET-MASSART ,dans la même rue. En 1844, il est noté la vente de la distillerie de HOCK Constantin,existant depuis 1833 au n°31 de la rue de Condé(rue Louise de BETTIGNIES de nos jours). Vers 1890,Emile LESAGE ,installé ruelle du Cinéma (pas trouvé) ; DEBOVE qui est propriétaire d'une vinaigrerie sise rue Davaine ,aurait aussi distillé du genièvre. Enfin Eugène BARBIEUX ,installé rue du BRUILLE ,fabriquait une liqueur ""l'ERMITE"",dont il arrêta la fabrication en 1914. Lorsque la distillerie DAVAINE arrête ,la production fut poursuivie à HERGNIES ,sous la même appellation.( nous sommes intéressé pour toutes informations concernant la date d'arrêt de la distillerie Davaine et la personne ayant reprit l'activité sur HERGNIES). De nos jours ,dans le Nord Pas-de-Calais ,il reste trois distilleries de genièvre: LOOS,WAMBRECHIES et HOULE.

RAPPEL : l'abus d'alcool est nuisible à la santé ,à consommer avec modération.

 

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                                                        DISTILLERIE DE BETTERAVES

      En 1855,il y a à ST AMAND,deux distilleries d'alcool de betteraves,produisant 5.000 hectolitres par an. (les distilleries de genièvre sortent ,la même année ,1800 hectolitres). Nous avons relevé (Paul FASSIAUX)l'entreprise de BAUDRAIN-DOUCHY et Cie. Son principal concurrent était la Société  DESSE-TALMANT et Cie.Le successeur de cette société  fut LEMER-TALMANT en 1868, il possèdait également une sucrerie au Thumelart. Ces distilleries disparurent en même temps que les sucreries.

                                                  LAITERIE

    En 1829,VANESSE et consorts fondent une laiterie , 42 Faubourg 'Orchies.Leur but :ramasser du lait dans la région, de le pasteuriser et de l'expédier vers ROUBAIX.Ils durent cesser leur activité ,n'ayant pas trouvé assez de lait  pour faire tourner leur installation.

                                                            LES MALTERIES

    Une""malterie""est une fabrique de malt tirée à partir de l'orge germée artificiellement ,séchée et réduite en farine.Ce malt est utilisé pour la fabrication de la bière. C'est donc souvent auprés des brasseries ou à l'intérieur même de ces établissements que l'on trouve une malterie. La première malterie amandinoise fut crée par Casimir BOUCHART,qui avait acheté la brasserie CRUDENAER, au 42 du faubourg d'Orchies. Vers 1880 ,avec le directeur SINOT , on construisit les ""tourailles ""( lieu où l'orge est mis à germer) .Plus tard la malterie passe sous le contrôle de René BOUCHART ;puis la Malterie devient ""MALTERIE FRANCO BELGE"".Elle a comme directeurs successifs  Léo CANIPEL et AUDONNEAU. En 1918 , les Allemands prirent ou détruisirent tout le matériel. L'immeuble fut vendu et la fabrication du malt fut concentrée dans l'usine de PROUVY mieux outillé et profitant de L'Escaut.

      DREYFUS de Valenciennes ,avait acheté la tuilerie BERTECHE,sise rue de la Scarpe et en avait fait une malterie pneumatique. René BOUCHART acheta l'affaire, puis décid d ramener toute sa fabrication à PROUVY ( déjà les délocalisations !) ,l'immeuble fut cédé à la manufacture de faïence du Moulin des loups en 1910.

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      Nos prochains articles :les Forges et Laminoirs , les chaîneries , les moulins de ST AMAND LES EAUX et petite histoire des rues de la ville.

                                                           &&&&&&&&&&&&&&&&&

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commentaires

H
Bonjour , à mon avis , l'historique de la distillerie Davaine comporte des erreurs : D'après Généanet.org , Benjamin Joseph Davaine ( et non Benjamin Casimir ) (1778-1870) a épousé en 1802 Catherine Louise Vanautreve (1776-1821) , dont le père , Jean Augustin serait décédé en 1781 .à Deinze en Belgique .Celle ci avait bien un frère , Jean-Emmanuel né vers 1769 , et décédé en 1836 à St-Amand
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D
<br /> Bjr, je suis en possession d'un magnifique verre fin 19éme début 20éme, gravé et sciselé au nom de Eugène Davaine. Ce verre se trouvait  dans un café de  St Amand au début du siècle<br /> dernier et devait appartenir au directeur de la distillerie de l'époque et qui devait avoir son verre personnel dans les cafés amandinois qu'il fréquentait.<br /> La sciselure est trés soignée. Pour plus de renseignements, vous pouvez me contacter au 03 27 27 81 44.<br /> <br /> <br />
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